Le château d'Hardelot a une histoire vieille de 900 ans. D'abord fortification en bois, puis château fort boulonnais, il devient une forteresse royale française à la Renaissance et à l'époque moderne, avant d'être la propriété privée de quatre anglais au XIXe siècle. 

Au XIIIe siècle, le comte de Boulogne, Philippe Hurepel fait édifier un puissant château-fort de pierre dans un contexte de fortification de la côte face aux velléités françaises, anglaises et flamandes. Le château-fort est alors une enceinte fortifiée de forme polygonale, composée de dix imposantes tours reliées par de hautes courtines (murs).

Outre sa fonction défensive, le château est également une demeure de plaisance, confortable, où les comtes de Boulogne résident, vont à la chasse et festoient.

Au XVe siècle, la Picardie et la Côte d’Opale sont rattachées au royaume de France. Le château d’Hardelot devient alors une place forte royale.

En 1615, la régente catholique Marie de Médicis, mère du jeune Louis XIII, envoie son favori, l’ambitieux et très contesté Maréchal d’Ancre, Concino Concini, assiéger le château d’Hardelot. Le château, devenu fief protestant, appartient alors au Marquis de Bonnivet. Ayant déplu à la reine, il est accusé de lèse-majesté. La Régente ordonne alors le démantèlement du château. Réduit à l’état de ruine, il reste néanmoins sous l’autorité royale jusqu’à la Révolution française.

Les ruines médiévales du château d'Hardelot dans les années 1910 (collections départementales du Pas-de-Calais)

En 1791, l’ancienne forteresse est vendue comme bien national. Les avocats parisiens qui en font l’acquisition la loue à des fermiers locaux. Ces derniers ne touchent pas aux ruines sauf s’ils y sont contraints pour faciliter leur vie quotidienne et leurs activités agricoles.

En 1848, l’avocat M. Le Porcq met en vente son bien. Il est racheté par Sir John Hare, un industriel anglais à la retraite, féru d’histoire et d’antiquités. Il fait détruire les bâtiments de ferme, entreprend d’importantes fouilles archéologiques et reconstruit l’ancien donjon de la forteresse médiévale en 1855.

En 1865, six mois après la mort de Sir John Hare, les ruines sont achetées par Henry Guy, un londonien marié à une chanteuse d’opéra et père d’une grande famille. Il a une vision très différente de son prédécesseur et souhaite s’installer confortablement avec sa famille. Il fait construire sur les ruines, une demeure à l’architecture étonnante.

Garden party dans la cour du château dans les années 1910 (collections départementales du Pas-de-Calais)

En 1897, quatre années après la mort d’Henry Guy, le château est vendu à John Robinson Whitley. Industriel et co-fondateur du Touquet-Paris-Plage, il souhaite créer une nouvelle station balnéaire afin d’y accueillir la Gentry britannique et française. Il crée en 1905 la Société Anonyme d’Hardelot et le château devient le lieu central de la vie mondaine de la station.

Après un développement très prometteur, la ville balnéaire est laissée en gestion à l’armée britannique en 1914. Après la guerre, la station rencontre des difficultés à trouver un rythme. Elle est liquidée en 1922.

En 1934, l’abbé Bouly, curé d’Hardelot, célèbre sourcier et inventeur de la radiesthésie rachète le château. Il le confie à la congrégation des Sœurs de Sainte-Agnès d’Arras qui y accueillent des malades et des orphelins.

A sa mort en 1958, l’Abbé Bouly lègue le château à l’Association des Loisirs de la commune de Condette.


En 1986, le château est racheté par la commune de Condette pour y proposer des événements de loisirs. Le mérule est découvert dans la charpente et les murs, contraignant la commune à fermer totalement le site en 1994.

La gestion du château est alors confiée au Département du Pas-de-Calais qui, après une campagne de travaux inaugure en 2009 le Centre culturel de l’Entente cordiale. Le lieu patrimonial est désormais dédié à la culture, aux arts et à l’histoire étonnante des relations franco-britanniques.

En 2014, les salles du château font l’objet de travaux pour accueillir une exposition permanente relatant les relations tumultueuses entre la France et la Grande Bretagne. La même année, des jardins sont également ouverts au public.

En 2016, le seul théâtre élisabéthain de France est inauguré (Studio Andrew Todd) ainsi qu’une salle d’expositions temporaires.